Ça brûle
Notre plus belle histoire d’amour...
C’est que vous êtes sympas, quand même. Les champion·nes des choupi·es, les cadors du yahou. Deux petits mois qu’on a tiré la sonnette d’alarme dans ces colonnes via un appel à soutien finement nommé « Bordel de thunes de merde », et déjà les motifs de vous remercier s’empilent, aussi nombreux que des macronistes au salon du caniche fourbe. Du coup, on vous fait un point d’étape, qu’on soit pas les seuls à kiffer.
Il y a d’abord les chiffres : plus de 8 000 boules récoltées sur HelloAsso depuis le 1er novembre, des versements allant de quelques centimes (merci gros·se !) à 2 000 euros (!!!) en passant par un don de 13,12 balles (ACAB power !), des réabonnements et des chèques en pagaille… De quoi souffler. Et puis, outre la maille qui maille, sur laquelle on vous fera un point complet plus tard, il y a vos petits mots adressés par courrier. Au dos d’une carte postale certifiant que les chauves-souris aussi « détestent la police » (bravo les chiroptères !), cette profession de foi : « On se déleste allégrement d’une petite partie de notre RSA agricole [pour vous soutenir]. » Il y a aussi ce dessin de chien rouge tenant un briquet en l’air comme s’il était à un concert de Cabrel et voulait tout brûler, moustache du troubadour incluse. Et une palanquée de conseils et remarques à la pertinence élégante : « Vas-y, Chien Rouge, attaque ! » ; « Mangez de la soupe à l’oignon, car l’oignon fait la force » ; « Ne travaillez pas trop ! » (presque fastoche) ; « Ne picolez pas trop ! » (plus compliqué)…
« Alors, c’est la galère ? Hein ? Normal quoi ! C’est ça de manger dans la bonne gamelle, t’en manges moins mais c’est meilleur. »
Au milieu de ces suggestions avisées, notons aussi un coming out toxicomane (« Il y a des années, des années, des années… Que je me shoote à CQFD ») et une délicate attention à destination de nos fessiers glacés (« Un chèque de soutien pour vous rembourrer le cul afin de passer un bon hiver »). Et puis l’expression d’un bon sens inoxydable : « Alors, c’est la galère ? Hein ? Normal quoi ! C’est ça de manger dans la bonne gamelle, t’en manges moins mais c’est meilleur. » Pas faux. Quant à ce lecteur qui nous confie qu’il a un « retard de lecture » cqfdienne rapport à son boulot chronophage, mais que « sa retraite approche » et qu’on doit « tenir bon jusque là », on lui promet de tout faire pour enjoliver ladite retraite.
Au final, on n’a pas le cul totalement sorti des ronces financières. Donc pas question de pavoiser en chantant à tue-tête que c’est gagné, d’autant qu’on compte sur vous pour abonner vos familles, amis et animaux de compagnie pour Noël (histoire qu’au moins cette fête de m... serve à quelque chose). Mais on peut déjà regarder l’horizon d’un air plus confiant. Continuez à assurer comme ça et on pourra même certifier que CQFD ne disparaîtra jamais et que le Chien Rouge partira encore et encore avec une pétulance démultipliée à l’assaut du monde et de ses néfastes caniches. En attendant, on prend notre plus belle voix de Barbara pour vous dire MERCI MILLE FOIES et vous susurrer : « Qu’importe ce qu’on peut en dire / On tenait à vous le dire / Ce soir on vous remercie de vous / Qu’importe ce qu’on peut en dire / On est venus pour vous dire / Notre plus belle histoire d’amour, c’est vous ».
Sortez les violons et sus aux caniches !
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Notre appel à soutien : Du fric, ce serait chic (et le soutien c’est bien !)
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Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.
Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.
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Cet article a été publié dans
CQFD n°215 (décembre 2022)
Dans cet ultime numéro de l’année, un dossier consacré à la déroute des services publics, de l’hôpital à l’Éducation nationale en passant par le Pôle emploi ou les pompiers. Mais aussi : la dissolution du Bloc lorrain, des exilés qui nous racontent le massacre de Melilla cet été, Amazon qui investit la région déindustrialisée des Asturies en Espagne, le gouvernement turc qui persécute les journalistes kurdes, des récits de vie de femmes engagées dans la lutte politique violente ou encore un reportage sur la lutte contre les mégabassines dans les Deux-Sèvres.
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Paru dans CQFD n°215 (décembre 2022)
Dans la rubrique Ça brûle !
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Mis en ligne le 02.12.2022
Dans CQFD n°215 (décembre 2022)
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