ça brûle du n°226

Ne rien céder, de tous côtés

Lors de notre réunion pré-bouclage, on a été quelques-un·es à exprimer une certaine gêne concernant notre chemin de fer. Un truc difficile à formuler, pas entièrement rationnel. On a beau parier sur ton intelligence, lectrice, lecteur, quelquefois on a peur d’être lu·es de travers. Et en l’occurrence, la présence d’une double page sur l’antisémitisme au moment où Gaza croule sous les bombes – et qu’on en parle pas dans ce numéro, contrairement aux deux précédents – nous semblait propice au malentendu.

Entendons-nous bien : la lutte contre l’antisémitisme est pour nous un combat essentiel, et CQFD a essayé de s’en faire l’écho au fil des années. Mais à force de voir cette cause instrumentalisée par le régime israélien et ses partisans – avec pour aberrant point d’orgue la marche contre l’antisémitisme du 12 novembre, qui a vu les fachos héritiers du nazisme défiler dans le cortège –, on marche sur les œufs. À ce niveau de confusion, on ne sait plus toujours très bien comment se positionner. En dénonçant l’antisémitisme, est-ce qu’on ne sert pas la soupe à Netanyahou ? Mais est-ce qu’on ne lui sert pas encore davantage la soupe en baissant la garde, comme si on voulait donner raison aux droitards qui dénoncent l’antisémitisme à gauche ?

Peut-être que la réponse à tout ça est très simple, qu’il s’agit seulement de garder le cap qu’on s’est fixé en la matière : l’antiracisme comme boussole. Et la lutte contre l’antisémitisme en fait partie, point à la ligne. Alors voilà, cette double page, on est très fier·es de la porter. Et si elle télescope l’actu, c’est parce que nous pratiquons un travail de fond (elle était dans les tuyaux avant le 7 octobre), loin des emballements de l’info en continu.

*

Sur ce, on vous laisse, on doit se préparer à 2024. Une chose est sûre : va falloir tenir bon dans le grand vent – et les effluves toujours plus fascisantes qu’il charrie. Hardi !

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.

Tout cela se passe ici : ABONNEMENT et ici : PAGE HELLO ASSO.
Merci mille fois pour votre soutien !

Facebook  Twitter  Mastodon  Email   Imprimer
Écrire un commentaire

Cet article a été publié dans

CQFD n°226 (janvier 2024)

Dans ce numéro de janvier, on essaie de ne pas se laisser asphyxier par l’info. Au programme, on décortique l’antisémitisme à gauche et on tend l’oreille vers la réception de la guerre en Palestine aux Etats-Unis. On fait le point sur le mal-logement qui grimpe, mais on parle aussi des luttes locales pour reconquérir l’urbanisme et nos villes et on se balade au Salon des minéraux, un exemplaire de Barge dans la poche.

Trouver un point de vente
Je veux m'abonner
Faire un don

Paru dans CQFD n°226 (janvier 2024)
Dans la rubrique Ça brûle !

Par L’équipe de CQFD
Mis en ligne le 05.01.2024