Guerres US : la facture flambe

AUPARAVANT, la « bonne guerre » était un remède réputé lutter contre l’avachissement de la jeunesse ou terrasser les crises économiques. C’est ainsi que la guerre de 39-45 mit fin à la Grande Dépression des années 1930, ouvrant la voie à trois décennies de croissance. Est-ce que d’autres bains de sang pourraient nous remettre sur le chemin de la prospérité ? Pour Joseph Stiglitz (prix Nobel d’économie 2001) et Linda Bilmes (enseignante à l’université d’Harvard), la réponse est non. Dans un bouquin1 écrit en 2008, ils estimaient à 3 000 milliards de dollars les coûts directs et indirects à long terme des guerres du docteur Bush. Cette montagne de fric n’a pas empêché la crise de frapper les États-Unis, au contraire elle y a contribué en creusant un peu plus les déficits publics et en provoquant la flambée du prix du pétrole. Dans le Washington Post du 5 septembre, ils reviennent à la charge en situant la facture finale entre 4 000 et 6 000 milliards. Le coût des soins et des pensions d’invalidité des gueules cassées qui reviennent du front est une des causes majeures de cette révision à la hausse. En 2008, Stiglitz et Bilmes prévoyaient que l’administration des vétérans en auraient pris en charge près de 400 000 d’ici 2010. En mars, il y en avait 160 000 de plus que prévu et, d’après les associations d’anciens combattants, chaque mois 9 000 nouveaux éclopés alourdissent la charge financière de leur administration de tutelle. Étant donné son allergie proverbiale aux impôts, le contribuable américain va avoir du mal à avaler la potion des charlatans de la Maison Blanche. Il n’y aura pas d’embellie économique avant longtemps, sauf peut-être dans les secteurs du goudron et des plumes.

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

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1 Une Guerre à 3 000 milliards de dollars, éditions Fayard, 2008.

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