Squat, de 7 à 77 ans !

Une descente en rappel dans le puits de lumière d’un immeuble, un coup de saton dans une fenêtre, un pied-de-biche glissé dans une porte, un nouveau verrou, et zou, on est chez nous ! De 2003 à 2011, Christophe Coello, le réalisateur de Squat (en salles le 2 novembre), a suivi caméra au poing la trentaine de « flibustiers barcelonais » du groupe Miles de viviendas (« Des milliers de logements »). Une bande de joyeux drilles qui exige « plus de vie, plus de temps, plus d’espace ! »

Lors de l’ouverture d’appartements dans un immeuble promis à la démolition, l’une des squatteuses rassure sa nouvelle voisine : « On ne peut pas se payer de loyer à Barcelone, mais nous sommes des gens normaux ». Voilà où est tout le plaisir de ce film : dans la jonction qui se fait entre squatteurs, dont la vie entière est faite de résistances – ouverture de lieux, actions contre une entreprise d’armement (Ha, cet échange savoureux : « Tu veux bien arrêter de me filmer », s’énerve un petit cadre. « Tu veux bien arrêter de fabriquer des bombes  », rétorque un camarade), attaque au marteau géant de la Banque d’Espagne, construction d’un mur devant le centre des impôts –, et les habitants subissant eux aussi les foudres des promoteurs et les conséquences de la gentrification de la ville.

« Je pensais que les squatteurs étaient comme ceux que l’on voit à la télévision. Mais maintenant que vous êtes là, je me sens entourée, je me sens bien », dit l’une des voisines. Faisant fi de toute chapelle d’ivoire, ces erroristes s’allient aux vieilles dames du quartier de la Barceloneta, et déambulent avec ces mamies, dont l’une en fauteuil roulant, pour coller des affiches sur les murs de leurs rues. Une association improbable ? Peut-être. Mais qu’on aimerait voir plus souvent, et dans toutes les luttes !

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

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