Vins libertaires et bières sociales
Microbrasserie Punk au pays de la Guinness

Shane, casquette et vieux sweat à capuche, ferme la porte de son mobile home sous les aboiements de son Pitt. Du fond du hangar résonne la contrebasse de The Meteors, un corps de ferme tout ce qu’il y a de classique en apparence. Coupe psycho et cigarette roulée, à l’intérieur Jack joue les chimistes. Les vapeurs de houblon saturent l’air moite de la pièce.

Il ne manque qu’une vieille Dodge Challenger RT ou une bonne Rat bike pour finaliser cet arrière goût de Redneck. En guise de Bayou nous sommes dans la campagne de Belfast. Il y a 8 ans, Jack s’est mis à brasser son propre alcool : « ça coûtait trop cher, je n’avais pas d’argent, je voulais avoir de la qualité pour pas cher alors j’ai fouiné et fini par retrouver le carnet dans lequel mon père notait ses secrets de fabrications ». Ces chimistes sont fiers de soutenir le moins possible le système capitaliste. « J’ai toujours mon cœur de punk adolescent, mais j’ai l’esprit d’un anarchiste ».

Au début il brassait pour sa propre consommation puis pour les punks de Belfast jusqu’à ce que les pubs lui en commandent. La crise irlandaise passant par là, ils se regroupent à quatre pour créer une brasserie coopérative : « On avait tous besoin d’un second boulot pour survivre, moi je ne veux pas avoir de patron. C’est une suite logique. »

Do it yourself jusqu’au bout : « En principe, le matériel que tu vois coûte dans les 150 000 £, mais on a tout fabriqué nous-mêmes. » Je n’ai donc pas le droit de photographier l’intégralité de l’installation. « En se débrouillant artisanalement, on ne peut pas faire concurrence aux grandes corporations, mais on comprend mieux comment notre bière fonctionne. »

La suite du dossier
« Le vin nature est une goutte de vin dans un océan de produits œnotechniques »
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Cet article a été publié dans
CQFD n°122 (mai 2014)
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Paru dans CQFD n°122 (mai 2014)
Dans la rubrique Le dossier
Par
Illustré par Yann Levy
Mis en ligne le 12.07.2014
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