Les PDF de CQFD

Libérons les terres !

Le numéro 133 de CQFD étant proche de l’épuisement, nous avons souhaité proposer à nos lecteurs sur Internet et à qui voudra l’intégralité du dossier "Libérons les terres !". Le pdf est à télécharger ci-dessous.
Par Benoit Guillaume.

« Ça fait un an qu’on mène des actions en France, personne ne nous écoute... » lançait désespérément le mois dernier un éleveur présent au Salon de l’agriculture. Au milieu des insultes et du stand du ministère de l’Agriculture saccagé, not’ bon François, comme à son habitude, se démarquait par sa phraséologie absconse : « En défendant l’agriculture, je défends toute la nation. »

Les crises du porc et du lait secouent la filière agricole depuis un an, enfermant les agriculteurs dans la spirale infernale du « dépenser plus pour produire plus ». La libéralisation grandissante des marchés agricoles conduit à une terrible équation : face à la compétitivité mondiale, il faut produire plus de volume pour baisser ses prix. Ainsi, dans l’Ouest du pays, les gros éleveurs laitiers ont déjà investi dans des outils de traite plus performants et ont surtout étendu leur surface agricole pour remporter ce nouveau front de la guerre économique.

Car à l’heure où CQFD met à disposition l’intégralité du dossier "Libérons les terres" publié en juin dernier, la question de l’accaparement des terres est plus que jamais d’actualité. Les crises agricoles en cours ne sont en effet qu’une des facettes de l’industrialisation à grands pas de l’agriculture. Cette marche forcée opère un double mouvement redoutable : un accaparement massif des terres agricoles pour produire toujours plus, verrouillant en même temps l’accès au foncier.

Ainsi, la moitié des terres cultivées en France sont désormais concentrées aux mains de 10 % des exploitants. À l’échelle européenne, la Politique agricole commune (PAC) continue à rémunérer les agriculteurs moins pour la qualité de leurs produits qu’en fonction du nombre d’hectares qu’ils possèdent, les poussant à l’agrandissement permanent.

De même, alors qu’en dix ans, un quart des agriculteurs a disparu en France, les démarches pour l’installation demeurent un parcours du combattant pour tout jeune paysan et aujourd’hui, seul un tiers des installations arrive à bénéficier d’aides publiques.

Face à cet accaparement des terres et à cette course à la productivité, de nombreuses luttes paysannes, syndicales ou autonomes ambitionnent de remettre en question la propriété privée de la terre ou de se réapproprier la production alimentaire. Ces luttes sont de moins en moins cloisonnées à la profession agricole et peuvent rassembler autant des jeunes paysans sans terre que des ruraux excédés par la bétonisation de leur territoire. Un terreau de résistances riches en imaginaires fertiles pour défricher de nouveaux rapports collectifs à la terre et s’émanciper d’un modèle agricole productiviste définitivement à bout de souffle.

Dossier Libérons les terres !

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.

Tout cela se passe ici : ABONNEMENT et ici : PAGE HELLO ASSO.
Merci mille fois pour votre soutien !

Facebook  Twitter  Mastodon  Email   Imprimer
Écrire un commentaire