Hommage à « le Goby »
C’est le cœur lourd et la mine triste que je vous annonce le départ pour l’autre rive de Christophe Goby. Tout un paradoxe ! Lui qui n’avait de cesse de se plaindre du ton larmoyant de certains de nos « Ça brûle ! » : « Je n’en peux plus de lire qu’on n’a pas d’oseille… On ne se marre pas assez, dans ce journal… » Totof, elle n’est pas si bonne, cette blague-là. Toi qui voulais qu’on rigole et qu’on chante.
Champion des jeux de mots(-laids), il arpentait la ville sur sa bicyclette en quête d’enquêtes sur telle Zad du diable ou tel sale Salon du savon. De chacune de ses expéditions loin de Marseille, il rapportait reportages, fourmes d’Ambert et chants révolutionnaires.
Atteint d’une graphomanie galopante, il envoyait ses (trop nombreux) papiers l’encre à peine sèche. Oh, comme souvent les personnes chargées de relire ses articles se sont arraché les cheveux pour faire la part des choses entre blagues et infos ! « Chauve qui peut », disaient-elles, à la fin. Mais il ne faisait pas qu’écrire. Il vendait ! VRP number one du Chien rouge, le gars Goby. En manif comme au rade du coin, il t’abonnait avant que tu n’aies le temps de finir ta mousse. Bon camarade, toujours le cœur sur la main et la main à la patte, la pâte à tarte et la tarte à la crème parfois un peu lourde. On l’aimait comme il était, tout simplement.
Pour nous, il était un mystère : « Mais comment fait-il, l’animal ? » Boulimique de bouquins, il avait lu tous les livres. Affamé de rencontres, il connaissait tout le monde. Et pourtant… il était fin et vif comme un goéland anorexique.

Sur cette photo, nous voyons très clairement que Totof assurait la propagande pour le chien rouge de tout temps et en tous lieux.
Trop de travail, trop d’enfants, trop de fourmes, trop de tournées internationales avec sa chorale de cœur, La Lutte enchantée, trop à Sud, trop au nord… Totof pourra enfin aller faire s’abonner à CQFD les anges du paradis des…
Ah ? On me dit que… Au temps pour moi. Mes excuses… Je suis confus. C’est pas Christophe Goby qui a tourné de l’œil, mais le frigo du local de CQFD. En fait, Totof a simplement décidé de prendre des vacances du journal pour quelque temps. Sombre histoire d’agenda surchargé… Que voulez-vous ? Il est free, Goby ! Il est surtout libre de revenir quand il veut. (Tu nous manques.)
Par contre, on n’a plus rien pour garder le rosé au frais, et ça, c’est grave.
Carnet rose
Un frigo nous quitte, une petite Magda arrive. Coïncidence ? En tout cas, tous nos vœux à Laurie la maman, François, le papa, et à leur déjà fort nombreuse progéniture.
Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.
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Cet article a été publié dans
CQFD n°167 (juillet-août 2018)
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Paru dans CQFD n°167 (juillet-août 2018)
Dans la rubrique Ça brûle !
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Mis en ligne le 06.07.2018
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6 juillet 2018, 18:00, par Le frigo.
On veut me discréditer en me montrant durant mes vacances en Union soviétique en 2006 au pays déconcertant d’ André Chassaigne. Je reconnais cette photo devant l’église de Saint Amant Roche Savine transformée en kolkhoze culturel par Jolie Mome.
Arghhhh.
PS/ Il restera toujours un peu de vodka fraiche pour vous, camarades...en Auvergne.( Toujours fraiche)