« Néozarrivants »

Il existe, dans le monde du web, un site prêt à venir au secours de ceux que le destin (ou une simple mutation) auraient le malheur d’envoyer vivre (ou survivre) à Marseille : www.neozarrivants.com. On y apprend que la bouillabaisse est la spécialité locale, que les Marseillais conduisent comme des fous, ou encore quels sont les « quartiers prometteurs » (entendre « qui ne sont pas encore vraiment propres pour une vie civilisée »). Ils ont même été invités à faire une partie de pétanque « dans la vraie vie » (cf. La Provence 03/09/12). Le site propose le même service pour d’autres bleds paumés comme Lyon et bientôt Toulouse et Bordeaux. C’est avec une réelle délectation que la rédaction de CQFD s’est un moment imaginée « néozarrivante », elle aussi. Mais sans doute pas le même genre d’arrivants que ceux virtuellement ciblés par le site : policé, parisien, avec de gros besoins culturels et gastronomiques, attirés par les lumières de Marseille-Provence 2013. Non… plutôt de nouveaux arrivants roms, par exemple. Ou même de simples Rsastes, ou encore de vulgaires squatteurs punks ! « Où trouver un bon spot pour faire la manche ? », « La CAF la plus proche ? », « Le meilleur coin en bord de mer ou de route pour boire une bière avec amis et chiens ? ».

Cela nous a fait marrer quelques minutes. Puis pas trop. On a pensé à Abdelhakim Belhinda, maçon de 20 ans, en France depuis ses 13 ans, futur papa et enfermé au CRA de Marseille sur dénonciation de son employeur qui l’a exploité pendant plusieurs mois. L’hospitalité organisée, comme certains voyages du même nom, c’est tapis rouge et coupette de champ’ pour les uns, centre de rétention et expulsion pour les autres. À vomir son aïoli.

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

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