Ni haine, ni vengeance, juste un peu d’ordre

LE 21 JUIN, dans la page Rebonds de Libération, une pétition se distingue de l’hostilité généralisée vis-à-vis des inculpés de Villiers-le-Bel pour dénoncer avec une certaine virulence la guerre sociale faite aux pauvres et aux jeunes issus de l’immigration et « la vengeance privée de l’institution policière contre le peuple de Villiers-le-Bel ». On y rappelle la constante historique de l’implacable répression d’État sur les « classes dangereuses ». Ce soutien passe relativement inaperçu en ces temps de Coupe du monde indigne et de scandale Woerth- Bettencourt. Sauf pour le procureur Philippe Bilger, qui relève l’affront dans une tribune sur le site Marianne2, le 25 juin. Le bavard dénonce les « considérations [pseudo-philosophiques] qui ne visent à rien moins qu’à légitimer les tentatives de meurtre et à applaudir au renversement d’un ordre qui était un ordre policier [sic]. » Et « qu’on ne vienne pas plaider la liberté d’expression », le texte de la pétition est en-deçà, car il sécrète « la haine maladive de la police, le compagnonnage factice avec les forces du désordre mythifiées ». Mais que fait la police ? s’indigne l’homme de loi : « Je me demande parfois si la hiérarchie judiciaire, les ministères de l’Intérieur et de la Justice, les syndicats de policiers, lisent la presse quotidienne. » On se demande. Mais il faut lire les commentaires des internautes à la suite de l’article pour se rassurer du discours « dénué de haine et de vengeance » des partisans de l’ordre sécuritaire. La bave aux lèvres.

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.

Tout cela se passe ici : ABONNEMENT et ici : PAGE HELLO ASSO.
Merci mille fois pour votre soutien !

Facebook  Twitter  Mastodon  Email   Imprimer
Écrire un commentaire

Paru dans CQFD n°80 (juillet-août 2010)
Par Anatole Istria
Mis en ligne le 26.08.2010